Cheikh
Anta Diop
est n� le 29 d�cembre 1923 dans le village de
Caytou situ� dans la r�gion de
Diourbel (en pays Baol-Cayor), pr�s de la ville de
Bambey � environ 150 km de
Dakar, au S�n�gal.
Son p�re, (le Jeune)
Massamba Sassoum Diop est d�c�d�
peu de temps apr�s sa naissance. Sa m�re,
Magatte Diop, v�cut jusqu'en 1984.
Cheikh Anta Diop �pousera en 1953, �
Paris, une Fran�aise, Louise Marie Maes,
dipl�m�e d'�tudes sup�rieures en Histoire et G�ographie. Quatre fils
na�tront de cette union.
Cheikh Anta Diop d�c�de le 7 f�vrier
1986 ; il repose, selon sa volont�, � Caytou, aupr�s de son
grand-p�re (le Grand) Massamba Sassoum Diop, fondateur du village.
1927
- 1937 : A l'�ge de
quatre-cinq ans il est envoy� � l'�cole coranique. Il est ensuite
scolaris� � l'�cole fran�aise : l'�cole
R�gionale de Diourbel. En 1937, il obtient son certificat
d'�tudes primaires.
1938 - 1945
: �tudes secondaires � Dakar et
Saint-Louis. Il obtient, en
1945, ses baccalaur�ats ("brevet de capacit� colonial correspondant
au baccalaur�at") en math�matiques et en philosophie.
Durant ces ann�es pass�es au lyc�e, il
�labore un alphabet con�u pour transcrire toute langue africaine et
il entreprend �galement la r�daction d'une histoire du S�n�gal. Dans
cette m�me p�riode apparaissent ses premi�res r�flexions qui plus
tard d�boucheront sur son projet de renaissance culturelle et
d'ind�pendance politique de l'Afrique noire. Il se destine n�anmoins
� un m�tier scientifique appr�hend� comme un devoir de d�couverte et
d'invention vis-�-vis de l'humanit�.
1946
: Arriv�e � Paris au cours de
l'ann�e 1946. Il s'inscrit en classe de Math�matiques Sup�rieures,
son but �tant de devenir ing�nieur en a�ronautique. En attente de la
rentr�e de l'ann�e 1946-1947, il s'inscrit en
Facult� des Lettres de la Sorbonne en philosophie. Il
suit, en particulier, l'enseignement de
Gaston Bachelard.
A son initiative est cr��e l'Association
des �tudiants Africains de Paris dont le premier
pr�sident est Cheikh Fall.
Amadou Mahtar M'Bow en deviendra
quelques ann�es plus tard le pr�sident.
1947
: Cheikh Anta Diop poursuit, parall�lement � ses �tudes, ses
recherches linguistiques sur le wolof et le s�r�re, langues parl�es
au S�n�gal. Il entre en relation avec Henri
Lhote (le d�couvreur des fresques du Tassili, au Sahara).
1948
: Il ach�ve sa licence de philosophie et s'inscrit en Facult� des
Sciences. Il publie sa premi�re �tude de linguistique,
�tude linguistique ouolove � Origine de la
langue et de la race valaf, dans la revue "Pr�sence
Africaine" cr��e par le grand homme de culture
Alioune Diop en 1947, qui
fondera la maison d'�dition Pr�sence
Africaine puis la Soci�t� Africaine de Culture
(SAC). La m�me ann�e, Cheikh Anta Diop publie, dans un num�ro
sp�cial de la revue "Le Mus�e Vivant",
un article intitul� Quand pourra-t-on
parler d'une renaissance africaine ? en partie consacr� �
la question de l'utilisation et du d�veloppement des langues
africaines, et dans lequel Cheikh Anta Diop propose pour la premi�re
fois de b�tir les humanit�s africaines � partir de l'�gypte
ancienne.
1949
: Il fait inscrire sur les registres de la Sorbonne le sujet de
th�se de doctorat �s-Lettres qu'il se propose de traiter, sous la
direction du professeur Gaston Bachelard, et qui s'intitule "L'avenir
culturel de la pens�e africaine".
1950
: Il obtient les deux certificats de chimie : chimie g�n�rale et
chimie appliqu�e.
Il prend la d�cision d'int�grer en
juillet 1950 le RDA (Rassemblement
D�mocratique Africain) alors dirig� par
F�lix Houphou�t-Boigny, tout en rappelant fermement � la
direction du RDA son devoir de ne pas faillir � sa mission
historique : celle d'une v�ritable lib�ration du continent africain.
Retour au S�n�gal pendant l'hivernage (juillet-ao�t)
de l'ann�e 1950. Il donne, � Dakar et Saint-Louis, plusieurs
conf�rences dont la presse se fait l'�cho :
� "Un
enseignement est-il possible en Afrique dans la langue maternelle
?",
� "N�cessit� et
possibilit� d'un enseignement dans la langue maternelle en Afrique",
� "Les
fondements culturels d'une civilisation africaine moderne".
Au cours de ce m�me s�jour, il propose,
avec des notables, dans une lettre adress�e aux autorit�s de l'AOF
(Afrique Occidentale Fran�aise), un plan de reboisement du pays afin
de faire face au danger de la s�cheresse.
1951
: Inscription sur les registres de la facult� de son sujet de th�se
secondaire "Qu'�taient les �gyptiens
pr�dynastiques", sous la direction du professeur
Marcel Griaule.
Il devient le secr�taire g�n�ral de
l'Association des �tudiants du RDA
(AERDA), � Paris.
Il donne plusieurs conf�rences :
� "L'origine du
wolof et du peuple qui parle cette langue",
organis�e � Paris au Mus�e de l'Homme par la Soci�t� des
Africanistes, dont le secr�taire g�n�ral est � l'�poque Marcel
Griaule.
� "Les fondements
culturels d'une civilisation africaine moderne",
organis�e par l'Association des �tudiants africains de Paris,
� "Objectifs d'une
politique africaine efficiente",
�galement organis�e par l'Association des �tudiants africains de
Paris.
Il organise, dans le cadre de l'AERDA,
le premier congr�s panafricain politique d'�tudiants d'apr�s-guerre,
du 4 au 8 juillet 1951. La WASU
(West African Student Union)
participe � ce congr�s.
1952
: C'est dans le bulletin mensuel de l'AERDA, "La
Voix de l'Afrique noire" de f�vrier 1952, dans un article
intitul� "Vers une id�ologie politique
africaine", que Cheikh Anta Diop pose pour la premi�re
fois en Afrique francophone, sous leurs multiples aspects,
culturels, �conomiques, sociaux, etc., les principes de
l'ind�pendance nationale et de la constitution d'une f�d�ration
d'�tats d�mocratiques africains, � l'�chelle continentale.
1953
: Dans le bulletin mensuel de l'AERDA, "La Voix de l'Afrique noire"
de mai-juin 1953, il publie l'article "La
lutte en Afrique noire". Il quitte le secr�tariat g�n�ral
de l'AERDA.
1954
: Nations n�gres et Culture � De
l'antiquit� n�gre �gyptienne aux probl�mes culturels de l'Afrique
noire d'aujourd'hui para�t aux �ditions Pr�sence
Africaine. Ce livre est en fait le texte des th�ses principale et
secondaire destin�es � �tre soutenues en Sorbonne en vue de
l'obtention du doctorat d'�tat �s Lettres ; mais aucun jury ne put
�tre form�. A propos de cette �uvre ma�tresse de Cheikh Anta Diop,
Aim� C�saire �crit : "�
Nations n�gres et Culture � [livre] le plus
audacieux qu'un N�gre ait jusqu'ici �crit et qui comptera � n'en pas
douter dans le r�veil de l'Afrique" (Discours
sur le Colonialisme, Paris, Pr�sence Africaine,
1955).
1956
: Il se r�inscrit en th�se d'�tat avec comme nouveau sujet principal
"Les domaines du matriarcat et du
patriarcat dans l'antiquit�".
A partir de 1956 il enseigne la physique
et la chimie aux lyc�es Voltaire et Claude Bernard, � Paris en tant
que ma�tre-auxiliaire.
Parution dans la revue "Pr�sence
Africaine" de l'article Alerte sous les
Tropiques, texte qui pr�figure son futur livre-programme
: Les fondements culturels, techniques
et industriels d'un futur �tat f�d�ral d'Afrique noire
(1960).
Cheikh Anta Diop donne une conf�rence
sur le th�me : "Les origines n�gres de la
civilisation �gyptienne", organis�e par Pr�sence
Africaine, Salle des Soci�t�s Savantes, � Paris.
Il participe au premier Congr�s des
�crivains et Artistes noirs qui se d�roule � la Sorbonne, � Paris. Il y
apporte la contribution intitul�e : Apports
et perspectives culturels de l'Afrique qui para�t dans un
num�ro sp�cial de la revue "Pr�sence Africaine".
D�bat contradictoire avec l'�gyptologue
fran�ais Jean Sainte-Fare Garnot.
1957
: Inscription sur les registres de la facult� de son sujet de th�se
compl�mentaire : "�tude compar�e des
syst�mes politiques et sociaux de l'Europe et de l'Afrique, de
l'Antiquit� � la formation des �tats modernes".
Il entreprend une sp�cialisation en
physique nucl�aire au Laboratoire de chimie nucl�aire du Coll�ge de
France dirig� par Fr�d�ric Joliot-Curie
puis � l'Institut Pierre et Marie Curie, � Paris. Cheikh Anta Diop
nourrissait une admiration toute particuli�re � l'�gard du grand
physicien fran�ais Fr�d�ric Joliot-Curie avec lequel il est entr� en
contact pour la premi�re fois en 1953.
1959
: � Rome, il participe au second Congr�s des �crivains et Artistes
noirs. Il y fait une communication portant sur
L'Unit� culturelle africaine qui
para�t dans un num�ro sp�cial de la revue "Pr�sence Africaine".
"Y a-t-il une
unit� culturelle de l'Afrique noire
?", est une conf�rence
qu'il donne en cl�ture des Journ�es Africaines de Rennes : s�minaire
organis� par l'Association des �tudiants Africains et l'A.G.E.R.
(Association G�n�rale des �tudiants de Rennes) sur le th�me : "Les
langues vernaculaires en Afrique noire et structures sociales de
l'Afrique noire en liaison avec le probl�me des pays sous-d�velopp�s",
Rennes (France), 1er et 2 juillet 1959.
1960
: Le 9 janvier 1960, il soutient, � la Sorbonne, sa th�se de
doctorat d'�tat en lettres. Elle est publi�e aux �ditions Pr�sence
Africaine sous les titres : L'Afrique
noire pr�coloniale et
L'Unit� culturelle de l'Afrique noire. Le
pr�historien Andr� Leroi-Gourhan
�tait son directeur de th�se, et son jury �tait pr�sid� par le
professeur Andr� Aymard, alors
doyen de la facult� des Lettres. La mention honorable lui a �t�
attribu�e. Un reportage sur la soutenance de cette th�se, qui a dur�
plusieurs heures, a �t� r�alis� par le journaliste
Doudou Ciss� et diffus� sur les
ondes de la Radiodiffusion d'Outre-Mer. On peut aussi se r�f�rer �
l'article de Bara Diouf paru dans "La Vie Africaine", n� 6, Paris,
mars-avril 1960. Sa th�se de doctorat porte la d�dicace suivante :
"A mon Professeur Gaston Bachelard dont l'enseignement
rationaliste a nourri mon esprit".
La m�me ann�e, sort la premi�re �dition
du livre Les fondements culturels,
techniques et industriels d'un futur �tat f�d�ral d'Afrique noire.
Retour d�finitif au S�n�gal en 1960 : "Je
rentre sous peu en Afrique o� une lourde t�che nous attend tous.
Dans les limites de mes possibilit�s et de mes moyens, j'esp�re
contribuer efficacement � l'impulsion de la recherche scientifique
dans le domaine des sciences humaines et celui des sciences exactes.
Quand � l'Afrique noire, elle doit se nourrir des fruits de mes
recherches � l'�chelle continentale. Il ne s'agit pas de se cr�er,
de toutes pi�ces, une histoire plus belle que celle des autres, de
mani�re � doper moralement le peuple pendant la p�riode de lutte
pour l'ind�pendance, mais de partir de cette id�e �vidente que
chaque peuple a une histoire." (Cheikh Anta Diop, interview
in "La Vie Africaine", n�6, mars-avril 1960, p. 11).
Le 1er octobre 1960, il est nomm�
assistant � l'Universit� de Dakar pour travailler � l'Institut
Fran�ais d'Afrique Noire (IFAN). Il ne lui est confi� aucun
enseignement en sciences humaines.
Il donne plusieurs conf�rences, relay�es
par la presse :
� "Comment
recr�er, � partir d'une langue l'unit� linguistique � l'�chelle du
continent ?",
� "Comment
recr�er, � partir d'une langue l'unit� linguistique en Afrique noire
?", conf�rence organis�e par le Centre R�gional
d'Information de Diourbel (S�n�gal),
� "Origine et
�volution du monde noir de la pr�histoire � nos jours",
organis�e sous l'�gide de l'Union Culturelle des Enseignants de
Dakar, � l'�cole Cl�menceau.
1961
: Cheikh Anta Diop entreprend de cr�er un
laboratoire de datation par le Carbone 14 (radiocarbone) au sein de
l'IFAN de Dakar alors dirig� par le professeur
Th�odore Monod. De nombreux
domaines peuvent b�n�ficier de l'existence d'un tel laboratoire :
l'arch�ologie, la pr�histoire, l'histoire, la g�ologie, la
climatologie � Des relations de travail seront �tablies entre l'IFAN
et le CEA fran�ais (Commissariat � l'�nergie Atomique)/CNRS (Centre
National de la Recherche Scientifique fran�ais) au travers, entre
autres, de Jean Le Run, qui
avait mont� le premier ensemble de datation par le radiocarbone du
CNRS � Gif-sur-Yvette, de Jacques Labeyrie,
Directeur du CFR (Centre des Faibles Radioactivit�s) et
Georgette Delibrias (Directrice
du Laboratoire du Radiocarbone du CFR).
Activit� politique : Cheikh Anta Diop
cr�e, au S�n�gal, un parti politique (le Bloc des Masses
S�n�galaises, BMS) d'opposition au r�gime en place dirig� par le
Pr�sident L�opold S�dar Senghor
et le Premier ministre Mamadou Dia.
Il en est le Secr�taire g�n�ral.
1962
: Il dirige la construction des locaux du laboratoire de datation.
En raison de son activit� politique il
est emprisonn� de mi-juillet � mi-ao�t 1962 � la prison de la ville
de Diourbel. Un non-lieu sera finalement prononc�.
Il r�alise en septembre de cette ann�e,
avec Jean Le Run, � Gif-sur-Yvette, la premi�re datation de l'homme
d'Asselar.
Il ach�ve
L'inventaire arch�ologique du Mali, �tude qui
lui avait �t� confi�e par Th�odore Monod.
1963
: Ach�vement de la construction du laboratoire et d�but de
l'�quipement des diff�rentes salles du laboratoire. Par une note de
service en date du 17 avril 1963, Th�odore Monod officialise, au
sein du D�partement d'Arch�ologie et de Pr�histoire de l'IFAN,
l'existence du "Laboratoire de Datation par le Radiocarbone" dont le
responsable est Cheikh Anta Diop.
Cheikh Anta Diop refuse les postes
minist�riels qui sont propos�s par L�opold S�dar Senghor au BMS. Une
telle acceptation aurait signifi� un renoncement au programme du
BMS.
Dissolution du BMS, en octobre 1963, par
le gouvernement s�n�galais. Cheikh Anta Diop cr�e aussit�t un autre
parti qui sera � son tour dissous l'ann�e suivante.
1965
: Th�odore Monod quitte d�finitivement l'IFAN.
1966
: L'ensemble transistoris� de comptage de la radioactivit�, apr�s
avoir �t� test� au Centre d'�tudes Nucl�aires de Saclay (CEA/CNRS),
arrive en juillet au port de Dakar. Cet appareil, destin� � la
datation par le Carbone 14, b�n�ficie des plus r�centes technologies
de l'�poque. Dans le cadre des accords de collaboration technique,
il a �t� fourni et partiellement financ� par le CEA. Le laboratoire
de datation commence � fonctionner.
Une commission du CEA, pr�sid�e par
Georgette Delibrias, directrice du Laboratoire de Radiocarbone de
Gif-sur-Yvette, se rend au S�n�gal pour tester, avec succ�s, les
installations du laboratoire de Dakar.
Cheikh Anta Diop donne � la salle de
mesure des dates le nom de Th�odore Monod et le nom de Jean Le Run �
celle du traitement chimique des �chantillons, en t�moignage de
reconnaissance � l'�minente personnalit� scientifique qui a cr�� et
dirig� l'IFAN (jusqu'en 1965) et � l'un des pionniers du "Carbone
14" en France, devenu son ami.
A l'exception de celui de la Rhod�sie du
Sud, c'est, alors, l'unique laboratoire de Carbone 14 existant en
Afrique noire. Les fondations du laboratoire ont �t� con�ues pour
supporter un �tage suppl�mentaire car Cheikh Anta Diop avait
envisag� d�s le d�but du projet de d�velopper et d'�largir les
activit�s de ce laboratoire qu'il consid�rait comme le noyau, au sud
du Sahara, d'un futur grand centre africain des faibles
radioactivit�s, devant regrouper � terme diff�rentes m�thodes de
datation.
Les r�sultats des datations des
�chantillons arch�ologiques sont publi�s dans le Bulletin de
l'IFAN et la revue internationale Radiocarbon.
Il re�oit avec feu le professeur
W.E.B. Du Bois, le prix du
1er Festival des Arts N�gres,
r�compensant l'�crivain qui a exerc� la plus grande influence sur la
pens�e n�gre du XXe si�cle.
1967
: Parution de Ant�riorit� des
civilisations n�gres : mythe ou v�rit� historique ?
(Pr�sence Africaine). Cheikh Anta Diop r�pond � l'ensemble des
critiques qui lui ont �t� faites depuis la parution de Nations
n�gres et Culture, en particulier celles exprim�es par les
africanistes Raymond Mauny,
Jean Suret-Canale, etc.
Cheikh Anta Diop publie dans le
Bulletin de l'IFAN une mise au point intitul�e "A
propos de la chronologie", car il se trouve dans la
n�cessit� de r�agir aux propos tenus par l'africaniste
Robert Cornevin dans un article
"La chronologie, pierre d'achoppement de l'histoire africaine",
publi� dans "Magazine Afrique" (n�60, 1966). Il s'agit d'une r�ponse
circonstanci�e aux r�serves pseudo-scientifiques exprim�es par
l'auteur � l'�gard de la m�thode de datation par le Carbone 14. Il
faut noter l'existence d'un climat de m�disance et d'hostilit�, cr��
par un certain milieu africaniste, autour du laboratoire de datation
de Dakar.
Il est invit�, en ao�t � Copenhague, �
un colloque sur Humanisme africain - Culture scandinave, un
dialogue.
Il participe au Congr�s Panafricain
de Pr�histoire, qui se d�roule � Dakar du 2 au 8 d�cembre 1967,
et pr�sente aux congressistes l'installation et la mise en service
du Laboratoire du Radiocarbone de l'IFAN.
Du 11 au 20 d�cembre 1967, � Dakar, il
participe au 2�me Congr�s international des africanistes,
dont il pr�side la Section VI : "Sciences naturelles et
technologie". Il contribue � la r�daction du "Rapport et
recommandations sur la recherche scientifique dans le domaine des
sciences de la nature et la technologie" et soumet une "R�solution
sur le p�ril atomique en Afrique".
1968
: Parution de l'ouvrage : Le laboratoire
du radiocarbone de l'IFAN (IFAN, Dakar) qui est un
descriptif de l'installation mise en place et rassemble les mesures
de stabilit� des compteurs effectu�es du 20 d�cembre 1966 au 30 mai
1967. Il contient �galement les r�sultats des premi�res dates
obtenues de trois �chantillons fournis respectivement par le
professeur Th�odore Monod, le laboratoire de Saclay/Gif-sur-Yvette
et une mission arch�ologique britannique en Gambie.
1970
: Cheikh Anta Diop est sollicit� officiellement par
Ren� Maheu, directeur g�n�ral de
l'UNESCO, pour devenir membre du Comit� scientifique international
pour la r�daction de l'Histoire g�n�rale de l'Afrique. Le
secr�taire g�n�ral de ce comit� est le B�ninois
Maurice Gl�l�.
Il participe au colloque V. I.
L�nine et le d�veloppement de la science, de la culture et de
l'�ducation, organis� sous l'�gide de l'UNESCO du 6 au 10 avril
1970 � Tampere en Finlande.
1971
: Il est invit� � Alger au colloque ayant pour th�me : l'Unit�
africaine.
Au VIIe Congr�s Panafricain de
Pr�histoire et des �tudes du Quaternaire, qui se d�roule �
Addis-Abeba en �thiopie, il expose l'ensemble des m�thodes mises en
�uvre au laboratoire de radiocarbone de Dakar.
1972
: Il donne une conf�rence publique en d�cembre 1972 au Campus
universitaire de Lubumbashi au Za�re (province du Shaba) � l'issue
de laquelle il est port� en triomphe par les �tudiants.
1973
: Le premier livre de Th�ophile Obenga,
L'Afrique dans l'Antiquit� � �gypte
pharaonique/Afrique noire sort aux �ditions Pr�sence
Africaine. Cheikh Anta Diop en a r�dig� la pr�face.
1974
: Parution du livre Physique nucl�aire
et chronologie absolue. Il s'agit d'un ouvrage de
synth�se, d�crivant les diverses m�thodes de datation d'�chantillons
arch�ologiques et g�ologiques, en particulier celles du radiocarbone
mises en �uvre dans le laboratoire de Dakar.
C'est dans le cadre de la r�daction de
l'Histoire g�n�rale de l'Afrique,
qu'� son initiative, se tient au Caire, du 28 janvier au 3 f�vrier
1974, un colloque international sur Le
peuplement de l'�gypte ancienne et sur le d�chiffrement de
l'�criture m�ro�tique, qui r�unissait des
�gyptologues du monde entier, parmi les plus �minents (cf. compte
rendu publi� par l'UNESCO et dans le volume II de l'Histoire
g�n�rale de l'Afrique ainsi que dans la revue "Ankh",
n�3, juin 1994).
Les d�bats ont r�v�l� la persistance de
d�saccords importants sur l'origine anthropologique des anciens
�gyptiens :
"La conclusion des experts qui
n'admettaient pas la th�orie d'un peuplement uniforme de la vall�e
du Nil des origines jusqu'� l'invasion perse, �nonc�e par les
professeurs Cheikh Anta Diop et Obenga, a �t� que le peuplement de
base de l'�gypte s'�tait mis en place au N�olithique, en grande
partie en provenance du Sahara et qu'il avait uni des hommes venus
du nord et du sud du Sahara et diff�renci�s par leur couleur. A
cette th�orie, les professeurs Diop et Obenga ont oppos� la leur,
qui soulignait l'unit� du peuplement de la vall�e par des Noirs et
les progr�s de ce peuplement du sud au nord."
Par contre dans le domaine linguistique,
le professeur Jean Devisse,
rapporteur du colloque, �crit qu'"un large accord s'est �tabli
entre les participants". "Les �l�ments apport�s par les
professeurs Diop et Obenga ont �t� consid�r�s comme tr�s
constructifs. (�) Plus largement, le professeur Sauneron a soulign�
l'int�r�t de la m�thode propos�e par le professeur Obenga apr�s le
professeur Diop. L'�gypte �tant plac�e au point de convergence
d'influences ext�rieures, il est normal que des emprunts aient �t�
faits � des langues �trang�res ; mais il s'agit de quelques
centaines de racines s�mitiques par rapport � plusieurs milliers de
mots. L'�gyptien ne peut �tre isol� de son contexte africain et le
s�mitique ne rend pas compte de sa naissance ; il est donc l�gitime
de lui trouver des parents ou des cousins en Afrique."
La conclusion g�n�rale indique que
"La tr�s minutieuse pr�paration des communications des professeurs
Cheikh Anta Diop et Obenga n'a pas eu, malgr� les pr�cisions
contenues dans le document de travail pr�paratoire envoy� par
l'UNESCO (voir annexe 3), une contrepartie toujours �gale. Il s'en
est suivi un v�ritable d�s�quilibre dans les discussions".
Ce colloque a marqu� une �tape capitale
dans l'historiographie africaine. Pour la premi�re fois des experts
africains ont confront�, dans le domaine de l'�gyptologie, les
r�sultats de leurs recherches avec ceux de leurs homologues des
autres pays, sous l'�gide de l'UNESCO.
La l�gitimit� scientifique de rechercher
syst�matiquement les liens, quels qu'ils soient, pouvant exister
entre l'�gypte ancienne et le reste de l'Afrique noire a �t�
reconnue au plan international comme en t�moignent les
recommandations adopt�es par l'ensemble des sp�cialistes pr�sents au
Caire.
Le fait que l'�gypte ancienne soit
trait�e dans le cadre de l'Histoire g�n�rale de l'Afrique,
ainsi que la r�daction par Cheikh Anta DIOP dans le Volume II du
chapitre I intitul� "L'origine des anciens
�gyptiens" (cf. l'Histoire g�n�rale de l'Afrique
op. cit. pp. 39-72), constituent deux exemples des retomb�es
directes du colloque du Caire.
A la 9e Biennale de la A.S.O.A.,
Abidjan (C�te d'Ivoire) qui a lieu du 27 mars au 1er avril 1974 et
dont le th�me des d�bats est : "un nouveau mod�le politique
scientifique en Afrique de l'Ouest", il envoie une communication
intitul�e : "Perspectives de la recherche
scientifique en Afrique", qui sera pr�sent�e par le
professeur Souleymane Niang, actuel recteur de l'Universit� de
Dakar.
Du 25 au 30 mars 1974, il participe au
XXIVe Congr�s de l'Institut International de Sociologie, �
Alger.
1975
: Aux USA, le 4 avril 1975, l'association "The
African Heritage Studies Association" lui d�cerne une
plaque comm�morative pour sa contribution � la pr�servation et au
d�veloppement de la vie et du patrimoine des peuples d'origine
africaine dans le monde.
Cheikh Anta Diop prononce une conf�rence
sur "Les origines africaines de l'Humanit�
et de la civilisation", dans le cadre des r�unions
sur l'Histoire G�n�rale de l'Afrique, qui se sont tenues �
Cotonou au B�nin en d�but septembre 1975 et qui r�unissaient
plusieurs historiens parmi lesquels J.
Ki-Zerbo, J. Devisse, M. El Fasi, J.F. Ade Adjayi.
Le 22 novembre 1975, il se rend en
Guin�e, sur invitation de S�kou Tour�,
pour assister, � c�t� des d�l�gations des pays progressistes, � la
comm�moration de la victoire du peuple de Guin�e sur les forces
portugaises qui avaient agress� ce pays.
Il participe au 2e Congr�s Ordinaire
de l'Association des Historiens Africains, Yaound� (Cameroun),
qui se d�roule du 16 au 20 d�cembre 1975.
1976
: C'est l'ann�e de parution de l'ouvrage
L'Antiquit� africaine par l'image co-�dit� par les
Nouvelles �ditions Africaines et l'IFAN de Dakar.
Il participe au Symposium Afro-Arabe
sur la lib�ration et le d�veloppement, qui se tient � Khartoum
(Soudan) du 7 au 11 janvier 1976.
Un Colloque international sur le th�me
Afrique noire et Monde m�diterran�en dans l'Antiquit�, est
organis� par le professeur Raoul Lonis
de la Facult� des Lettres et Sciences Humaines de Dakar, du 19 au 24
janvier 1976, qui rassemble hell�nistes, �gyptologues et
sp�cialistes de l'Antiquit�. Cheikh Anta Diop y donne une conf�rence
dont le titre est "�volution de l'humanit�
de la Pr�histoire � la fin de l'Antiquit�".
Rapporteur de la Conf�rence r�gionale
sur la coop�ration technique entre les pays africains, il effectue
des missions dans diff�rents pays africains pour le compte de la
Commission �conomique des Nations Unies pour l'Afrique.
En septembre 1976, il participe au IXe
congr�s de l'Union Internationale des
Sciences Pr�historiques et Protohistoriques (UISPP)
qui se tient � Nice, et � l'issue duquel il est �lu membre du Bureau
de l'UISPP.
Il cr�e, le 3 f�vrier 1976, un nouveau
parti politique, le RND (Rassemblement
National D�mocratique) dont l'organe de presse est
Siggi puis
Taxaw et dans lequel
Cheikh Anta Diop publiera plusieurs articles concernant la politique
int�rieure s�n�galaise, mais aussi la politique internationale, la
question de l'�nergie � l'�chelle du continent africain, celle des
d�chets toxiques, etc. La loi dite "loi des trois courants" �
socialiste, lib�ral et marxiste-l�niniste � est promulgu�e le 19
mars 1976 et appliqu�e de mani�re r�troactive dans le but de rendre
ill�gal le RND. Cette loi impose � l'opposition de se r�f�rer
explicitement aux trois courants pr�cit�s qui devaient d�sormais
r�glementer la vie politique au S�n�gal. Le parti au pouvoir
s'attribue l'�tiquette socialiste, le Parti D�mocratique S�n�galais
(PDS) prend l'�tiquette de parti lib�ral. Le RND de Cheikh Anta Diop
refuse de se plier � cette exigence et s'engage alors un bras de fer
politico-judiciaire entre le gouvernement de Senghor et le RND, qui
n'aura de cesse de lutter pour sa reconnaissance, pour la d�fense
des acquis d�mocratiques et le progr�s de la d�mocratie au S�n�gal.
1977
: Parution du livre
Parent� g�n�tique de l'�gyptien pharaonique
et des langues n�gro-africaines
o� Cheikh Anta Diop syst�matise
en particulier la comparaison linguistique entre l'�gyptien ancien
et le wolof, sa langue maternelle. Outre les comparaisons
grammaticales et phon�tiques, cet ouvrage contient un lexique
comparatif dont Cheikh Anta Diop dit :
�
Nous avons �tabli ce lexique � l'aide
du W�rterbuch, et des textes qui l'accompagnent, du dictionnaire de
Faulkner et du lexique de Lambert comme cela a �t� dit page 94. Il
va de soi que les fausses �tymologies sont nombreuses dans un
lexique de ce genre et qu'un long travail de plusieurs chercheurs,
seul, permettra de r�duire progressivement leur nombre. Mais que
l'on soit sur la bonne voie, cela ne fait aucun doute. Ce qui manque
tragiquement, c'est le labeur des g�n�rations ! �
Cheikh Anta Diop, Parent� g�n�tique de l'�gyptien pharaonique et
des langues n�gro-africaines, Dakar, Abidjan, Universit� de
Dakar-IFAN/Nouvelles, �ditions Africaines, 1997, p. 161.
Il laisse
inachev� un travail, publi� aux �ditions Pr�sence Africaine sous le
titre Nouvelles recherches sur
l'�gyptien ancien et les langues n�gro-africaines modernes.
A l'initiative du RND une p�tition
demandant le retour � un multipartisme v�ritable au S�n�gal est
sign�e par plusieurs centaines d'intellectuels s�n�galais.
1978
: Le 13 mars 1978, le S�n�gal perd Cheikh
Ahmadou M'Back�. �minent chef spirituel appartenant � la
confr�rie musulmane des Mourides,
c'�tait un homme de principes exceptionnel, d'une vaste culture,
d'une intelligence, d'une ouverture d'esprit et d'une g�n�rosit�
hors du commun, reconnues de tous. Une amiti� profonde unissait
Cheikh Ahmadou M'Back� et Cheikh Anta Diop.
1980
: Il pr�pare le premier congr�s de l'Association
des Chercheurs du Monde noir dont il est le
pr�sident.
Le 25 f�vrier,
l'Universit� nationale du Za�re lui d�cerne la M�daille
d'Or de la recherche scientifique africaine et le Grand Prix du
M�rite scientifique africain.
1981
: Il est nomm� professeur d'histoire associ� � la Facult� des
Lettres et Sciences Humaines de Dakar. Vingt-sept ans apr�s la
parution de Nations n�gres et Culture, vingt et un ans apr�s
son doctorat d'�tat, l'Universit� de Dakar s'ouvre enfin � son
enseignement de l'histoire. Il y enseignera en ma�trise, en DEA et
dirigera des th�ses jusqu'� sa disparition en 1986.
Parution du livre
Civilisation ou Barbarie � Anthropologie
sans complaisance (Pr�sence Africaine). Ce
livre, d�di� � la m�moire du grand homme de culture,
Alioune Diop, lui vaudra une
distinction : le Grand Prix Scientifique de l'Institut
Culturel Africain (ICA).
En 1980, l'UNESCO, alors dirig�e par
Amadou Mahtar M'Bow, d�cide
d'�crire une nouvelle Histoire du d�veloppement scientifique et
culturel de l'humanit�. En 1981, Cheikh Anta Diop figure avec
les �gyptologues Th�ophile Obenga,
Aboubacry Moussa Lam,
Babacar Sall et les historiens
Joseph Ki-Zerbo et
Iba Der Thiam parmi les
sp�cialistes sollicit�s. Il fait partie de la commission
internationale mise en place pour ce projet dont le premier
secr�taire g�n�ral est l'historien Alioune
Traor�. Il est en outre d�sign� co-directeur du Volume II
(Du troisi�me mill�naire au VIIe si�cle avant J.-C.).
Du 30 mars au 31 avril 1981, � Ath�nes,
il participe au colloque Racisme, science et pseudo-science,
r�uni par l'UNESCO en vue de l'examen critique des diff�rentes
th�ories pseudo-scientifiques invoqu�es pour justifier le racisme et
la discrimination raciale. Sa communication a pour titre "L'unit�
d'origine de l'esp�ce humaine". L'�crivain
Tahar Ben Jelloun en rend compte
dans le quotidien fran�ais Le Monde. Le c�l�bre g�n�ticien
Albert Jacquard participait
�galement � ce colloque. Les Actes de ce colloque ont �t� publi�s
par l'UNESCO avec une pr�face du professeur
Fran�ois Jacob, Prix Nobel de M�decine.
L�opold S�dar Senghor
quitte le pouvoir en d�cembre 1980. Son successeur est le pr�sident
Abdou Diouf. Celui-ci fait voter
par l'Assembl�e nationale une loi supprimant la limitation du
multipartisme. Le 7 avril 1981, le Tribunal correctionnel de Dakar
met un terme aux poursuites judiciaires engag�es par le gouvernement
s�n�galais contre Cheikh Anta Diop. Le 18 juin 1981, le RND de
Cheikh Anta Diop est enfin reconnu apr�s cinq ann�es d'une lutte
sans rel�che.
1982
: En avril-mai 1982, � l'initiative des
�ditions Sankor� dirig�es par le linguiste
Path� Diagne, est organis� �
l'Universit� de Dakar, un symposium sur l'ensemble de son �uvre.
Cheikh Anta Diop r�pond de mani�re approfondie � l'ensemble du corps
universitaire qui a proc�d� � une analyse critique de ses �crits.
Il prononce � Alger, le 30 novembre
1982, une conf�rence intitul�e "Les apports
scientifiques et culturels de l'Afrique � l'humanit�".
1983
: R�pondant � l'invitation de l'�crivain antillais
Daniel Maximin et d'Ernest
P�pin, directeur du Centre
d'Action Culturelle de la Guadeloupe, il donne plusieurs
conf�rences en Guadeloupe.
Il pr�side, � l'Universit� de Dakar, du
7 au 8 juin 1982, le colloque Philosophie et Religion,
organis� par la "Revue s�n�galaise de philosophie". Sa propre
communication s'intitule "Science et
Religion. Les crises majeures de la philosophie contemporaine".
A l'issue des �lections l�gislatives,
Cheikh Anta Diop refuse de si�ger � l'Assembl�e nationale en raison
de l'ampleur des fraudes constat�es.
1984
: Le 28 avril 1984, dans le cadre de la Semaine culturelle de
l'�cole Normale Germaine Legoff � Thi�s au S�n�gal, il pr�sente une
communication intitul�e : "L�mminu r�ew mi
ak g�stu" (Langues nationales et recherche scientifique),
dont la transcription a �t� r�alis�e par le linguiste
Aziz Diaw et la publication
assur�e par le linguiste Y�ro Sylla,
pr�sident de l'Association des
Chercheurs S�n�galais, dans la revue "Le
Chercheur".
Il donne, du 8 au 13 mai 1984 � Niamey
au Niger, une s�rie de conf�rences � l'invitation du Gouvernement
nig�rien.
1985
: Cheikh Anta Diop est invit� � Atlanta aux USA ; il est re�u par le
maire d'Atlanta Andrew Young et
par l'Association Martin Luther King.
Il donne plusieurs conf�rences et interviews. Le 4 avril 1985 est
proclam� "Dr. Cheikh Anta Diop Day".

Cheikh Anta Diop aux USA, 1985

Cheikh
Anta Diop invit� � Atlanta aux USA.
De
gauche � droite :
Dr. Hugh M. Gloster, Coretta Scott King, Cheikh Anta
Diop, Dr. Lawrence Carter Dean of the Martin Luther King Jr.
International Chapel de Morehouse College � Atlanta. En
arri�re plan le portrait de l�illustre Martin Luther King
Le 7 juin 1985, il donne une conf�rence
portant sur "L'importance de l'ancienne
�gypte pour les civilisations africaines", au Centre
Georges Pompidou de Beaubourg, � Paris, dans le cadre des
"Journ�es des Cultures Africaines 2" organis�es par
l'Association Kal�idoscope et le Service des Affaires
Internationales du Minist�re de la Culture fran�ais.
1986
: Du 6 au 9 janvier 1986, � Yaound�, il pr�side le Colloque sur l'Arch�ologie
camerounaise. Il donne, le 8 janvier, dans le Palais des Congr�s
de la capitale camerounaise, sa derni�re conf�rence : "La
Nubie, l'�gypte et l'Afrique noire".

Cheikh Anta Diop au Cameroun,
1986.
Cheikh Anta DIOP d�c�de le 7 f�vrier
1986, � son domicile de Fann, quartier situ� non loin de
l'Universit� de Dakar qui aujourd'hui porte son nom.
Il repose � Caytou, son village natal.

Son �pouse d�origine fran�aise, Louise Marie DIOP-MAES,
d�c�d�e le 4 mars 2016, est �galement inhum�e � Caytou. Historienne
et g�ographe, elle a soutenu le 12 f�vrier 1983 une th�se d'Etat
intitul�e "Recherche sur la population
de l'Afrique noire" � l�Universit�
Paris-1/Panth�on-Sorbonne. Sa th�se est publi�e sous le titre
Afrique noire - D�mographie, sol et
histoire ; il s�agit d�un travail de recherche
pluridisciplinaire (pr�histoire, arch�ologie, g�o-climatologie,
histoire, socio-�conomie, d�mographie), qui remet en cause la
vision habituellement pr�sent�e de l'�volution de la population de
l�Afrique subsaharienne de la pr�histoire au milieu du 20�me
si�cle.