ANKH: Egyptologie et Civilisations Africaines
 CHEIKH ANTA DIOP
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 Aper�u g�n�ral sur la vie, la pens�e et l'oeuvre de Cheikh Anta Diop

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Panorama hist�rico da vida, do pensamento et da obra de Cheikh Anta Diop

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Cheikh Anta Diop, 1923-1986. Contexte, port�e et h�ritage d'un militant politique,

Revue d�Histoire Contemporaine de l�Afrique (RHCA), N� 2023

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Cheikh Anta Diop, penseur panafricaniste, par Amzat Boukari-Yabara, Martin Mourre

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Sciences exactes et renaissance de l�Afrique dans l��uvre de Cheikh Anta Diop, par Cheikh M'Back� Diop

https://oap.unige.ch/journals/rhca/article/view/1307/04diop

Cheikh Anta Diop, l�AERDA et le mouvement �tudiant africain � Paris, par Martin Mourre

https://oap.unige.ch/journals/rhca/article/view/1304/04boukarimourre

Du tableau noir au papier, par Alice Chaudemanche

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Cheikh Anta Diop et les marxistes au S�n�gal, par Pascal Bianchini

https://oap.unige.ch/journals/rhca/article/view/1312/04bianchini

Le legs politique de Cheikh Anta Diop et les d�fis contemporains, par Dialo Diop

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Cheikh Anta Diop na�t en 1923 dans un petit village du S�n�gal, Caytou. L'Afrique est sous la domination coloniale europ�enne qui a pris le relai de la traite n�gri�re atlantique commenc�e au 16�me si�cle. La violence dont l'Afrique est l'objet, n'est pas de nature exclusivement militaire, politique et �conomique. Th�oriciens (Voltaire, Hume, Hegel, Gobineau, L�vy Bruhl, etc.) et institutions d'Europe (l'institut d'ethnologie de France cr�� en 1925 par L. L�vy Bruhl, par exemple), s'appliquent � l�gitimer au plan moral et philosophique l'inf�riorit� intellectuelle d�cr�t�e du N�gre. La vision d'une Afrique anhistorique et atemporelle, dont les habitants, les N�gres, n'ont jamais �t� responsables, par d�finition, d'un seul fait de civilisation, s'impose d�sormais dans les �crits et s'ancre dans les consciences. L'�gypte est ainsi arbitrairement rattach�e � l'Orient et au monde m�diterran�en g�ographiquement, anthropologiquement, culturellement.

C'est donc dans un contexte singuli�rement hostile et obscurantiste que Cheikh Anta Diop est conduit � remettre en cause, par une investigation scientifique m�thodique, les fondements m�mes de la culture occidentale relatifs � la gen�se de l'humanit� et de la civilisation. La renaissance de l'Afrique, qui implique la restauration de la conscience historique, lui appara�t comme une t�che incontournable � laquelle il consacrera sa vie.

C�est ainsi qu�il s'attache, d�s ses �tudes secondaires � Dakar et St Louis du S�n�gal, � se doter d'une formation pluridisciplinaire en sciences humaines et en sciences exactes, nourrie par des lectures extr�mement nombreuses et vari�es. S'il acquiert une remarquable ma�trise de la culture europ�enne, il n'en est pas moins profond�ment enracin� dans sa propre culture. Sa parfaite connaissance du wolof, sa langue maternelle, se r�v�lera �tre l'une des principales cl�s qui lui ouvrira les portes de la civilisation pharaonique. Par ailleurs, l'enseignement coranique le familiarise avec le monde arabo-musulman.

A partir des connaissances accumul�es et assimil�es sur les cultures africaine, arabo-musulmane et europ�enne, Cheikh Anta Diop �labore des contributions majeures dans diff�rents domaines esquiss�es ci-apr�s.

 

L'�uvre de Cheikh Anta Diop

 La reconstitution scientifique du pass� de l'Afrique et la restauration de la conscience historique

Au moment o� Cheikh Anta Diop entreprend ses premi�res recherches historiques (ann�es 40) l'Afrique noire ne constitue pas "un champ historique intelligible" pour reprendre une expression de l'historien britannique Arnold Toynbee. Il est symptomatique qu'encore au seuil des ann�es 60, dans le num�ro d'octobre 1959 du Courrier de l'UNESCO, l'historien anglo-saxon Basile Davidson introduise son propos sur la "D�couverte de l'Afrique" par la question : "Le Noir est-t-il un homme sans pass� ?"

Dans son ouvrage Cheikh Anta Diop, Volney et le Sphinx, Th�ophile Obenga montre en quoi consiste l'originalit� et la nouveaut� de la probl�matique historique africaine ouverte et d�velopp�e par Cheikh Anta Diop :

"En refusant le sch�ma h�g�lien de la lecture de l'histoire humaine, Cheikh Anta Diop s'est par cons�quent attel� � �laborer, pour la premi�re fois en Afrique noire une intelligibilit� capable de rendre compte de l'�volution des peuples noirs africains, dans le temps et dans l'espace [...] Un ordre nouveau est n� dans la compr�hension du fait culturel et historique africain. Les diff�rents peuples africains sont des peuples "historiques" avec leur �tat : l'�gypte, la Nubie, Ghana, Mali, Zimbabwe, Kongo, B�nin, etc. leur esprit, leur art, leur science. " (pp. 27-28).

Nations n�gres et Culture � De l'Antiquit� n�gre �gyptienne aux probl�mes culturels de l'Afrique d'aujourd'hui� que publie en 1954 Cheikh Anta Diop aux �ditions Pr�sence Africaine cr��es par Alioune Diop est le livre fondateur d'une �criture scientifique de l�histoire africaine.

Les principales th�matiques d�velopp�es par Cheikh Anta Diop

Les th�matiques pr�sentes dans l'�uvre de Cheikh Anta Diop peuvent �tre regroup�es en six grandes cat�gories :

a. L'origine de l'homme et ses migrations. Parmi les questions trait�es : l'anciennet� de l'homme en Afrique, le processus de diff�rentiation biologique de l�humanit�, le processus de s�mitisation, l��mergence des Berb�res dans l�histoire, l'identification des grands courants migratoires et la formation des ethnies africaines.

b. La parent� �gypte ancienne/Afrique noire. Elle est �tudi�e selon les aspects suivants : le peuplement de la vall�e du Nil, la gen�se de la civilisation �gypto-nubienne, la parent� linguistique, la parent� culturelle, les structures socio-politiques, etc.

c. La recherche sur l'�volution des soci�t�s. Plusieurs d�veloppements importants sont consacr�s � la gen�se des formes anciennes d'organisation sociale rencontr�es dans les aires g�ographiques m�ridionale (Afrique) et septentrionale (Europe), � la naissance de l'�tat, � la formation et l'organisation des �tats africains apr�s le d�clin de l'�gypte, � la caract�risation des structures politiques et sociales africaines et europ�ennes avant la p�riode coloniale ainsi qu'� leur �volution respective, aux modes de production, aux conditions socio-historiques et culturelles qui ont pr�sid� � la Renaissance europ�enne.

d. L'apport de l'Afrique � la civilisation. Cet apport est restitu� dans de nombreux domaines : la m�tallurgie, l'�criture, les sciences (math�matiques, astronomie, m�decine, ...), les arts et l'architecture, les lettres, la philosophie, les religions r�v�l�es (juda�sme, christianisme, islam), etc.

e. Le d�veloppement �conomique, technique, industriel, scientifique, institutionnel, culturel de l'Afrique. Toutes les questions majeures que pose l'�dification d'une Afrique moderne sont abord�es : ma�trise des syst�mes �ducatif, civique et politique avec l'introduction et l'utilisation des langues nationales � tous les niveaux de la vie publique ; l'�quipement �nerg�tique du continent ; le d�veloppement de la recherche fondamentale ; la repr�sentation des femmes dans les institutions politiques ; la s�curit� ; la construction d'un �tat f�d�ral d�mocratique, etc. La cr�ation par Cheikh Anta Diop du laboratoire de datation par le radiocarbone qu'il dirige jusqu'� sa disparition est significative de toute l'importance accord�e � "l'enracinement des sciences en Afrique".

f. L'�dification d'une civilisation plan�taire. L'humanit� doit rompre d�finitivement avec le racisme, les g�nocides et les diff�rentes formes d�esclavage. La finalit� est le triomphe de la civilisation sur la barbarie. Cheikh Anta Diop appelle de ses v�ux l'av�nement de l'�re qui verrait toutes les nations du monde se donner la main "pour b�tir la civilisation plan�taire au lieu de sombrer dans la barbarie" (Civilisation ou Barbarie, 1981). L�aboutissement d�un tel projet suppose :

- la d�nonciation de la falsification moderne de l'histoire : "La conscience de l'homme moderne ne peut progresser r�ellement que si elle est r�solue � reconna�tre explicitement les erreurs d'interpr�tations scientifiques, m�me dans le domaine tr�s d�licat de l'Histoire, � revenir sur les falsifications, � d�noncer les frustrations de patrimoines. Elle s'illusionne, en voulant asseoir ses constructions morales sur la plus monstrueuse falsification dont l'humanit� ait jamais �t� coupable tout en demandant aux victimes d'oublier pour mieux aller de l'avant" (Cheikh Anta Diop, Ant�riorit� des civilisations n�gres � mythe ou v�rit� historique ?, Paris, Pr�sence Africaine, p. 12).

- la r�affirmation de l'unit� biologique de l'esp�ce humaine fondement d�une nouvelle �ducation qui r�cuse toute in�galit� et hi�rarchisation raciales : "... Donc, le probl�me est de r��duquer notre perception de l'�tre humain, pour qu'elle se d�tache de l'apparence raciale et se polarise sur l'humain d�barrass� de toutes coordonn�es ethniques." (Cheikh Anta Diop, "L'unit� d'origine de l'esp�ce humaine", in Actes du colloque d'Ath�nes : Racisme science et pseudo-science, Paris, UNESCO, coll. Actuel, 1982, pp. 137-141).

 

L'actualit� de Cheikh Anta Diop

 

Comment �laborer une v�ritable strat�gie de d�veloppement de l'Afrique : �ducation, sant�, d�fense, �nergie, recherche, industrie, institutions politiques, sport, culture, etc. ? Quelles sont les conditions du progr�s de la conscience humaine et de l'�mergence d�une civilisation plan�taire ayant d�finitivement rompu avec la barbarie ?

Cheikh Anta Diop montre que des r�ponses pertinentes � ces interrogations capitales exigent une connaissance la plus objective possible de son histoire, aussi loin que l'on puisse remonter dans le temps. 

C'est � cette premi�re grande t�che que Cheikh Anta Diop s'est attel�, celle de la restitution de l'histoire du continent africain depuis la pr�histoire, par une recherche scientifique pluridisciplinaire. Il est ainsi le refondateur de l'histoire de l'Afrique.

Outre la connaissance du pass� r�el de l'Afrique et de l'humanit� en g�n�ral, Cheikh Anta Diop assigne quatre buts � ses travaux :

1. La restauration de la conscience historique africaine, c'est-�-dire la conscience d'avoir une histoire. La restauration de cette conscience historique implique que l'�gyptologie soit d�velopp�e en Afrique noire et que la civilisation nubio-�gyptienne soit revisit�e dans tous les domaines par les Africains eux-m�mes :

�Seul l'enracinement d'une pareille discipline scientifique [l'�gyptologie] en Afrique Noire am�nera � saisir, un jour, la nouveaut� et la richesse de la conscience culturelle que nous voulons susciter, sa qualit�, son ampleur, sa puissance cr�atrice�. 

�Dans la mesure o� l'�gypte est la m�re lointaine de la science et de la culture occidentales, comme cela ressortira de la lecture de ce livre, la plupart des id�es que nous baptisons �trang�res ne sont souvent que les images, brouill�es, renvers�es, modifi�es, perfectionn�es, des cr�ations de nos anc�tres : juda�sme, christianisme, islam, dialectique, th�orie de l'�tre, sciences exactes, arithm�tique, g�om�trie, m�canique, astronomie, m�decine, litt�rature (roman, po�sie, drame), architecture, arts, etc. [...] Autant la technologie et la science moderne viennent d'Europe, autant dans l'Antiquit�, le savoir universel coulait de la vall�e du Nil vers le reste du monde, et en particulier vers la Gr�ce, qui servira de maillon interm�diaire. Par cons�quent aucune pens�e, n'est, par essence, �trang�re � l'Afrique, qui fut la terre de leur enfantement. C'est donc en toute libert� que les Africains doivent puiser dans l'h�ritage intellectuel commun de l'humanit�, en ne se laissant guider que par les notions d'utilit� et d'efficience.�

"L'Africain qui nous a compris est celui-l� qui, apr�s la lecture de nos ouvrages, aura senti na�tre en lui un autre homme, anim� d'une conscience historique, un vrai cr�ateur, un Prom�th�e porteur d'une nouvelle civilisation et parfaitement conscient de ce que la terre enti�re doit � son g�nie ancestral dans tous les domaines de la science, de la culture et de la religion." (C. A. Diop, Civilisation ou Barbarie)

2. Le r�tablissement de la continuit� historique, c'est-�-dire restituer dans l�espace et dans le temps l'�volution des soci�t�s et �tats africains, notamment de la pr�histoire au XVI�me si�cle, p�riode la plus m�connue. Cheikh Anta Diop insiste dans ses �crits sur le fait que la recherche socio-historique est loin d'�tre con�ue comme un repli sur soi ou une simple d�lectation du pass� :

�Le r�le de la sociologie africaine est de faire le bilan du pass� pour aider l'Afrique � mieux affronter le pr�sent et l'avenir.� (C. A. Diop, Ant�riorit� des civilisations n�gres � Mythe ou v�rit� historique ?)

�La relativit� de nos structures, ainsi mises en �vidence, pourrait nous aider � d�gager les bases th�oriques d�un d�passement de nos soci�t�s � castes, d�passement qui ne sera irr�versible que s�il est fond� sur la connaissance du pourquoi des choses. N�est-ce pas cela, la r�volution sociale, ou en tout cas un de ses aspects les plus importants dans nos pays ?� (C. A. Diop, Civilisation ou Barbarie)

L'�tude socio-historique des civilisations africaines permet d'identifier les valeurs qui ont fait leur grandeur et les facteurs ayant engendr� leur d�clin, d'�laborer les strat�gies pour le d�veloppement du continent.

3. La construction d'une civilisation plan�taire. Cheikh Anta Diop entend contribuer �[�] au progr�s g�n�ral de l'humanit� et � l'�closion d'une �re d'entente universelle [�] et �Nous aspirons tous au triomphe de la notion d'esp�ce humaine dans les esprits et dans les consciences, de sorte que l'histoire particuli�re de telle ou telle race s'efface devant celle de l'homme tout court. On n'aura plus alors qu'� d�crire, en termes g�n�raux qui ne tiendront plus compte des singularit�s accidentelles devenues sans int�r�t, les �tapes significatives de la conqu�te de la civilisation par l'homme, par l'esp�ce humaine tout enti�re.  L'�ge de la pierre taill�e et la conqu�te du feu, le n�olithique et la d�couverte de l'agriculture, l'�ge des m�taux, la d�couverte de l'�criture etc., etc. ne seront plus d�crits que comme les instants �mouvants des rapports dialectiques de l'homme et de la Nature, la s�rie des �d�fis� de la Nature sans cesse relev�s victorieusement par l'homme�.  (C. A. Diop, Ant�riorit� des civilisations n�gres � Mythe ou v�rit� historique ?)

"Le climat, par la cr�ation de l'apparence physique des races, a trac� des fronti�res ethniques qui tombent sous le sens, frappent l'imagination et d�terminent les comportements instinctifs qui ont fait tant de mal dans l'histoire. Tous les peuples qui ont disparu dans l'histoire, de l'Antiquit� � nos jours, ont �t� condamn�s, non par une quelconque inf�riorit� originelle, mais par leurs apparences physiques, leurs diff�rences culturelles. [�] Donc, le probl�me est de r��duquer notre perception de l'�tre humain, pour qu'elle se d�tache de l'apparence raciale et se polarise sur l'humain d�barrass� de toutes coordonn�es ethniques.� (C. A. Diop, �L'unit� d'origine de l'esp�ce humaine�, Colloque "Racisme, Science et Pseudo-Science",  organis� � Ath�nes par l'UNESCO en 1982)

L'acc�s � ce futur souhait� exige par cons�quent de rompre avec le racisme. De rompre avec le �mensonge culturel� qui a consist� � nier l'humanit� des N�gres, � nier l'histoire de l'Afrique. Ce �mensonge culturel� encore aujourd'hui r�side dans la n�gation de l'appartenance de l'�gypte pharaonique au monde n�gro-africain ainsi que dans la minimisation du r�le civilisateur de cette �gypte dans l'Antiquit�. Il exige de vaincre les obstacles qui emp�chent le d�veloppement de l'Afrique, menacent sa s�curit� et hypoth�quent sa survie. Il faut �veiller � ce que l'Afrique ne fasse pas les frais du progr�s humain�, �froidement �cras�e par la roue de l'histoire�, et  donc : �On ne saurait �chapper aux n�cessit�s du moment historique auquel on appartient�. (C. A. Diop, Ant�riorit� des civilisations n�gres � Mythe ou v�rit� historique ?)

Aujourd'hui, ce moment historique est celui de la renaissance africaine.

 4. La renaissance africaine. Cheikh Anta Diop avait 25 ans lorsque, �tudiant � Paris, en 1948, il d�finissait le contenu et les conditions de la renaissance africaine dans un article intitul� �Quand pourra �t-on parler d�une renaissance africaine ?�. 

Dans cette perspective, l'acheminement vers un �tat f�d�ral devient une urgence continentale car un tel ensemble g�o-politique serait � m�me de s�curiser, de structurer et d'optimiser le d�veloppement du continent africain : �Il faut faire basculer d�finitivement l�Afrique Noire sur la pente de son destin f�d�ral [...] seul un �tat f�d�ral continental ou sub-continental offre un espace politique et �conomique, en s�curit�, suffisamment stabilis� pour qu�une formule rationnelle de d�veloppement �conomique de nos pays aux potentialit�s diverses puisse �tre mise en �uvre.� ((C. A. Diop, pr�face du livre de Mahtar Diouf, Int�gration �conomique, perspectives africaines, 1984).

Cheikh Anta Diop termine son ouvrage Les fondements �conomiques et culturels d'un �tat f�d�ral d'Afrique noire par quatorze propositions d'actions concr�tes allant du domaine de l'�ducation � celui de l'industrialisation. Entre autres, il rel�ve une double n�cessit� vitale :

- celle de la d�finition d�une politique de recherche scientifique efficiente : �L�Afrique doit opter pour une politique de d�veloppement scientifique et intellectuel et y mettre le prix ; sa vuln�rabilit� excessive des cinq derniers si�cles est la cons�quence d�une d�ficience technique. Le d�veloppement intellectuel est le moyen le plus s�r de faire cesser le chantage, les brimades, les humiliations. L�Afrique peut redevenir un centre d�initiatives et de d�cisions scientifiques, au lieu de croire qu�elle est condamn�e � rester l�appendice, le champ d�expansion �conomique des pays d�velopp�s ï¿½.

- celle de la d�finition d�une doctrine �nerg�tique africaine et d�industrialisation v�ritable : �Il s�agit de proposer un sch�ma de d�veloppement �nerg�tique continental qui tienne compte � la fois des sources d��nergie renouvelables et non renouvelables, de l��cologie et des progr�s techniques des prochaines d�cennies � L�Afrique Noire devra trouver une formule de pluralisme �nerg�tique associant harmonieusement les sources d��nergies suivantes : 1. �nergie hydro�lectrique (barrages), 2. �nergie solaire, 3. �nergie g�othermique, 4. �nergie nucl�aire, 5. Les hydrocarbures (p�trole), 6. �nergie thermonucl�aire� auxquelles il ajoute le vecteur �nerg�tique hydrog�ne.

 

Continuation de la recherche en �gyptologie : http://www.ankhonline.com

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� khepera - 2007     Email: [email protected]